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Je suis heureuse et fière quand je voyage et lorsque je commence à parler ….
que l'on me dise "tu as l'accent ...tu es une chtimi, toi … !"
Je le suis comme toute ma famille de génération en génération et ne renie pas mes origines .
Et pourtant, certains amoureux du patois du Nord n'aiment pas beaucoup ce surnom
qui nous est donné par les habitants des autres régions de France.
Alors, je vous livre le secret ou plutôt l'origine de ce surnom "ch'timi".
Au cours de ce formidable brassage de population qui eut lieu pendant la guerre 1914-1918, les soldats appelés poilus des différentes provinces de France eurent l'occasion de se côtoyer longuement.
Ils prirent l'habitude de s'attribuer mutuellement des sobriquets collectifs en fonction des secteurs d'où provenaient leurs compagnons.
Les gens du Nord,
réputés dans leur parler par leur "ti" et leur "mi" employés à la place de "toi" et "moi",
et leur manière de prononcer "ch'ti-chi" ou "ch'ti là" pour "celui-ci" ou "celui-là",
se virent qualifiés de "ch'timi" par les autres soldats.
Dans le roman de Roland Dorgelès, "Les croix de bois" (1919),
l'auteur parle "... du gars du Nord, ch'timi aux yeux d'enfant"...
C'est la première apparition de notre surnom dans la littérature.
Rentrés dans leurs foyers, après la guerre, les poilus de France et de Navarre se chargèrent de la
diffusion de ce sobriquet attribué aux gens du Nord et à leur curieux langage.
Et oui ! au lieu de dire "comment" on dit "hein" !
Si vous voulez goûter à "notre parler ch'ti" ...
voici pour vous la recette de la "soupe au lard" … appelé chez nous "rassacache"
("rassacher" : retirer)
concoctée par Léon et Gérard … humoristes ch'tis
qui nous offrent au long de l'année des pièces de théâtre dans notre patois.
("s'pourléquer" : se régaler)
Et je termine avec ce guide indispensable pour ..
- connaitre les ch'tis et découvrir leur riche culture.
- pour apprécier leur cuisine et entonner les meilleures chansons de par chez nous.
- pour raconter leurs blagues préférées.
- pour vous repérer dans ces étranges terres du Nord.
- pour parler le langage ch'ti grâce à un manuel de conversation au bureau, au stade ou au café.
Ce manuel vous permettra de "survivre" dans le Nord et de faire un drôle et passionnant voyage …
"Bienvenue chez les ch'tis" et … bonne semaine mes amis !!
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Le 11 Novembre ... Souvenons-nous !
Noeux les Mines (62)
Le 11 Novembre, à 11 heures du matin, les hostilités de la première Grande guerre
(1914-18) cessent enfin.
Quatre douloureuses années tuant 8 millions de soldats ….
L'Allemagne demande à signer l'armistice, ce qui est fait en forêt de Compiègne,
dans un train stationné près de la gare de Rethondes dans l'Oise.
On sonne les cloches et on tire des coups de canon pour faire savoir
au peuple que la guerre est terminée.
La foule descend dans la rue pour faire exploser sa joie
et on fait la fête jusque tard dans la nuit .
Le 28 juin 1919, dans la galerie des glaces du château de Versailles,
le traité de Versailles engage l'Allemagne à restituer à la France l'Alsace et la Lorraine,
et à réparer les dommages commis par la guerre .
Beuvry (62)
Le 11 Novembre est le jour férié où l'on dépose une gerbe à chaque monument aux morts ;
on commémore cet enfer de la Grand Guerre et les autres conflits militaires français.
Noeux les Mines (62)
Beuvry (62)
Le Bleuet de France ...
est le symbole de la mémoire et de la solidarité, en France,
envers les Anciens combattants , les victimes de guerre, les veuves et les orphelins.
Ce terme de bleuets désignait les soldats de la classe 17 nés en 1897 fraîchement arrivés sur
le champ de bataille du Chemin de Dames,
en raison de l'uniforme bleu horizon dont ils étaient vêtus.
"Le temps de vivre" … poème de Boris Vian
Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l'odeur des arbresAvec son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu'ils me laissent le tempsIl sautait a travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d'acier bleu crachaientDes courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau
Il y a plongé son visageIl riait de joie il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter
Pourvu qu'ils me laissent le tempsUne abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre riveLe sang et l'eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voirLe temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps de rire aux assassinsLe temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme
Il avait eu le temps de vivre
Boris Vian (1920 - 1959)Aix Noulette (62)
Essars (62)
çà s'est passé un 11 novembre ...
Le 11 novembre 1994 : un manuscrit de 72 pages de Léonard de Vinci est acheté 30,8 millions de dollars par un collectionneur anonyme, chez Christie's à New York …
Ce n'est que le lendemain que son identité fut révélée : il s'agissait de Bill Gates, le patron de Microsoft .
36 commentaires -
Bonjour à Tous !
Le 11 Novembre c'est aussi la fête de la Saint-Martin …
De nombreuses églises portent d'ailleurs le nom de ce célèbre évêque de Tours
dont vous pouvez à loisir retrouver l'histoire
en suivant le lien de ma pages qui lui était consacrée... …
(vitrail de l'église de Festubert près de chez nous)
Je vous conterai aujourd'hui l'histoire d'une tradition d'antan liée à cet évêque ...
"A cette époque, il était d'usage, chez nos ancêtres,
de célébrer les richesses agricoles recueillies par l'automne,
en des festins où l'on versait à flot le vin nouveau, où la pièce capitale du menu
consistait en une oie artistement cuite au flambant feu de bois.
Ainsi l'on faisait ses dévotions à St Martin.
Pourquoi sacrifiait-on l'oie en commémoration du célèbre évêque de Tours ?
La tradition répond, de la sorte, à cette question : premièrement une oie s'obstina à troubler,
par ses cris assommants, le saint prélat en méditation ;
deuxièmement, saint Martin s'étant retiré en une grotte, pour y prier, loin des bruits du monde,
fut dérangé en sa retraite par une oie qui le désigna aux importuns ;
troisièmement, saint Martin eut une indigestion pour avoir dîné d'une oie dodue.
Assurément ce sont là des crimes dont l'impertinent volatile tenterait en vain de diminuer l'énormité ;
néanmoins, les dévots à saint Martin n'exagéraient-ils
pas le ressentiment lorsqu'ils persistaient à venger
l'apôtre des Gaules en sacrifiant impitoyablement,
le jour onomastique de celui-ci, des milliers d'oies en tous les pays civilisés et chrétiens ?
Mais levons un coin du voile de la vérité laquelle ne s'accorde pas toujours avec la tradition :
c'est moins par rancune féroce que parce qu'ils la goûteraient fort,
rôtie farcie, que nos pères mangeaient l'oie à la Saint-Martin …"
Ce texte est issu de ...
("l'Histoire Anecdotique des Aliments" de Armand Dubarry, début du XXème siècle)
"A la St Martin, bonde ta barrique,
Vigneron, fume ta pipe,
Mets l'oie au toupin (casserole)
Et convie ton voisin."
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