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Le malin chêne ...
Je vous souhaite un agréable week end ...
en compagnie de ... ce conte moderne
que j'ai découvert au gré de mes lectures ....
PETIT-JEAN ET LE MALIN CHÊNE
Le forestier Petit-Jean logeait à Taverny
en lisière de sa forêt de Montmorency.
Chaque jour, il parcourait ses taillis de châtaigniers qui, bien malingres, témoignaient de la lourde prédation des fourneaux parisiens tout proches.
Un après-midi d'été qu'il remontait, tout suant, les lacets de la route de Chauvry, il fit une halte bienfaisante sous un gros chêne, le seul de cette stature à l'entrée de la forêt de Montmorency.
Allongé les yeux vers le ciel, les mains derrière la nuque, Petit-Jean, tout en se reposant, en vint à se demander comment ce gros chêne isolé pouvait bien encore se trouver là ?
Alors le forestier reconstitua mentalement, une à une, toutes les épreuves qui avaient marqué la vie du gros chêne et auxquelles, par chance, il avait pu survivre.
Vers ses trente ans, c'était évident, il avait su échapper à la coupe, au balivage, pour bois de chauffage ; déjà bien formé, il avait dû plaire au régisseur ou au marchand de bois.
Puis, au début du XXe siècle, il avait certainement été sauvé du lotissement ; en vue d'une vaste implantation de bâtisses, on avait projeté de défricher sa parcelle.
Des bordures de trottoirs abandonnées dans la forêt et un pont en Meulière, le "pont du Diable", témoignaient encore de ce projet avorté !
Il faut dire qu'en ce temps-là, la forêt était privée ...
Dans les années 1970, le chêne avait dû survivre de justesse à un foudroyage des caves d'extraction du gypse, qui eut lieu pratiquement sous lui
(l'éboulement fut si violemment ressenti alentour que,
pour cette partie de forêt, l'expérience s'arrêta là).
Quelques années plus tard, l'Equipement déplaça sur l'autre rive de la montée, le bac à salage placé à son pied, car à la longue on jugea que cela pouvait lui porter tort.
Pour finir dans les années 80, il fut martelé un matin de printemps
(le martelage est la marque que les agents des eaux et forêts font avec le marteau aux arbres que l'on veut abattre ou réserver) ...
et démartelé le jour même !
A quoi tient une vie d'arbre ! ...
En l'occurrence, à un désaccord entre forestiers.
Petit-Jean pensa :
"Et te voilà donc !
Avec ton large pourpier, tes 4 mètres de tour de taille, tes 30 mètres de hauteur ...
Ah, tu as fière allure à l'entrée de la forêt ! Mais çà, tu reviens de loin ..."
Reposé, enchanté par sa petite rêverie, Petit-Jean se remit en route ; et, se retournant un instant vers son compagnon d'un moment, il lui déclara tout haut :
"Faut-il que tu sois malin pour avoir surmonté tout çà !".
Le Malin-Chêne
chêne sessile en parcelle 169 de la forêt domaniale de Montmorency,
qui figure au nombre des arbres remarquables d'Ile-de-France ...
(Auteur : Dominique Rozan, chargé de mission au SID de Créteil)
(source : revue "Arborescence" 2001)
(Photos personnelles pour illustrer ce texte)
En vous confiant cette page ....
c'est toujours avec le même plaisir que je vous retrouverai lundi, mes amis !
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Commentaires
Je suis entourée de beaucoup de chênes
et j'apprécie beaucoup ton partage Nicole, merci .
Pour Alain, bonne nouvelle, hier, la chirurgienne est contente, le crabe est parti,
maintenant patience, massages, massages pour cicatrisation plus esthétique .
Nous avons fêté cela au resto....
Bon vendredi et bises amicales de Christiane sans oublier tes êtres chers
Eh bien en effet,
c'est vraiment un survivant ce chêne, si beau si grand !
Une jolie histoire Nicole,
merci du partage.
Profite bien de ton week-end, bisous.
LylouJ'ai été heureuse de lire cette histoire. Quand j'habitais Cergy j'allais de temps en temps me promener en forêt de Montmorency qui est une très belle forêt. Bon weekend et à lundi. Bisous9naysVendredi 11 Octobre 2019 à 18:43Les nôtres sont petits, bien taillés pour que le chien puisse chercher une truffe aisément et que le maître ne se prenne pas la tête dans les branches, quand il creuse pour trouver la truffe. Bises. FRANCOISE
J'en ai de l'autre côté de la route, c'est un arbre que j'aime bien et ton conte est très beau !!!
Bonne soirée, bon weekend, bisous
Il faut peu de chose pour sauver un arbre, un simple idiot qui lui trouve une particularité et le voila sauvé, mais tous les sacrifiés auraient sans doute été aussi remarquables si on le avait laissé exister
Amicalement
Claude
BONJOUR nicole
je t 'ai mis dans ma liste d 'amie
superbe blog et nicole fort sympatique
voilà et tu es dans mes lecteurs car mon blog parfois
est en privé donc aucun soucis
je dis parfois car j'ai des heures d ouverture
mais le principe de lecteur te laisse libre champs
sur mon blog
Bisous du midi
Bonjour Nicole
une belle légende ,mis il est futé ce chêne
douceur automnale en ce samedi
je te souhaite une agréable journée ainsi qu’un bon week-end
bisousBonjour, c'est vrai qu'en voyant ta photo, on se demande ce qu'il fait là, isolé; merci pour l'histoire, je te souhaite un bon week end, bisous
19JanouDimanche 13 Octobre 2019 à 10:07Si tous les arbres pouvaient être sauvés ainsi!! La planète ne s'en porterait que mieux!
Gros bisous Nicole!
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En effet il mérite son qualificatif... A quoi ça tient une vie, même d'arbre... merci, bises