un été "fou ... fou ... fou" ...
Publié le 10 Août 2024
oeuvre de .... Frédéric Bazille ... "Le petit jardinier"
Bonjour à tous !
Je voulais partager avec vous la sérénité
de ce très joli billet "tout en poésie"
écrit par ... Michel Lis ... un jardinier ....
comme vous le devinerez ... amoureux de son jardin ...
UN ETE .... FOU, FOU, FOU ....
extrait de la revue ...
"la vie du jardin et des jardiniers"
Séguedille ou flamenco, le jardin a un parfum de vacances, le jardinier sous son chapeau de paille tressée se prend pour un riche Sud-Américain.
Dans son potager, les petits pois se téléphonent sur la ligne haricot vert ; les carottes, pour une botte en offrent deux avec en prime une paire de lunettes de soleil.
J'y ai même vu un arrosoir verser de grosses larmes en revenant du robinet, s'épanchant sans retenue le long des rangs de jeunes laitues.
Encore mieux que cela !
Là-bas, les cornets d'Anjou et de Bordeaux jouent des musiques romantiques pour les chicorées de Vérone, rouges de confusion.
Des haricots grimpent le long des pieds de maïs, ces petits Tarbais ont pourtant l'âge de la retraite.
Des "amours en cage" préparent leurs lanternes rutilantes pour guider la longue troupe des poireaux rangés en ordre de bataille.
La binette et sa cousine serfouette ont oublié un coquelicot à l'oeil aussi noir que le taupin.
Quand donc est-il de bonne humeur ce lascar dont le pourpoint rouge se déchire au poindre coup de vent ?
Il demeure là, heureux quand même d'avoir échappé à la lame "papavericide".
"Pas vu, pas pris", murmure-t-il.
Tout va pour le mieux du côté des tomates ragaillardies par quelques feuilles d'orties narguant du coin de l'œil l'armée des navets et des betteraves : ces lourdauds se font toujours attendre.
Et le jardinier dans tout ce bazar ?
Il arrose, il sarcle, griffe, repique, sème encore pour l'automne.
Il s'attarde aussi à écouter les souvenirs de voyage d'un melon charentais dont les grands-parents sont nés dans les jardins d'été du Pape à Cantaloupe.
Des oignons se demandent déjà si pour l'hiver prochain il leur faudra endosser une double pelisse.
Des radis dansent autour des capucines montées à l'assaut de la pergola où médite déjà un Actinidia.
Notre kiwi regrette de ne pas être aussi élégant que son cousin Colomicta, décoratif mais pas fructifère, seuls les chats s'y intéressent pour s'y faire les griffes.
Une marguerite égarée près du jardin des fleurs m'attend.
Un cosmos Astrosanguinea à odeur de chocolat prépare une collation en compagnie des dahlias et des cassis noirs.
Que fait ce chou pommé au milieu des gazanias, ce cardon épineux, cette rhubarbe au plumet rose au milieu du massif de fleurs ?
"Ce sont les originaux du jardin d'aujourd'hui", m'a dit un grillon.
"Ils sont là pour faire beau".
Décidément, je ne comprends plus rien à mon jardin d'été.
Et vous, avec le vôtre où les enfants courent ?.
C'est l'été, paradis où règne la folie que cachent de lourdes grappes de la treille.
Rassurez-vous, je reviendrai sage à l'automne, à l'heure où s'allument les pampres roux et
où l'hiver se cache sous une pierre dès le 15 août.
(Michel Lis)
Amis ...
Jardiniers ou non , poètes, amoureux de la nature et de la campagne ...
Ne trouvez-vous pas ce texte sublime ?
Je vous souhaite une journée zen à la fraîche !