Pour fêter la 47 ème foire à l'ail près de chez nous à Locon,
(fête rurale et villageoise au cours de laquelle les producteurs locaux vendent ail, oignons et échalotes dans un cadre champêtre).
Je vous invite à remonter le temps concernant cet aromate ...
L'ail : un mot singulier dont le pluriel est "aulx".
En botanique, c'est pourtant la famille des "ails" qui regroupe plusieurs plantes utilisées comme condiments : échalote, ciboule, oignon, poireau.
Depuis la haute Antiquité, l'ail fait couler beaucoup d'encre.
Il apparaît dans l'Histoire avant même l'écriture.
On a retrouvé sa trace dans les tombeaux égyptiens du plateau de Guizèh vieux de plus de quarantes siècles.
Selon Aristophane, poète grec qui vivait quatre siècles avant Jésus-Christ, l'ail était utilisé comme "dopant" par les athlètes pendant les jeux Olympiques.
Les intendants de l'armée romaine donnaient des forces aux légionnaires en les nourrissant d'ail et de fromage.
Faciles à transporter, nutritifs et roboratifs, de bonne conservation, ces deux aliments ont sans doute franchi les Alpes dans la musette des soldats de la conquête des Gaules.
Amateurs de jeux, les Romains donnaient aussi de l'ail aux coqs de combat pour corser l'intérêt du spectacle.
La petite histoire raconte qu'Henri IV, "baptisé à la gousse d'ail", imposait à ses conquêtes une haleine fortement alliacée.
Ce qui ne l'empêcha pas d'être surnommé "le Vert Galant".
En médecine moderne, Louis Pasteur démontra que le jus extrait des caïeux tuait les microbes.
Pour clore ce chapitre, signalons que certains comédiens luttent contre le trac en avalant, avant le spectacle, un sandwich au saucisson à l'ail.
Dur pour leurs partenaires !
Certaines personnes se plaignent de ne pouvoir digérer cet aromate ...
Pour supprimer cet inconvénient et manger l'ail sans crainte,
il suffit d'ôter le germe vert au centre de la gousse.
Et pour effacer l’odeur tenace …
croquez un grain de café ou mâchez un brin de persil
ou encore lavez-vous les dents avec un dentifrice à la chlorophylle.
Un petit truc pour peler une gousse d’ail si son enveloppe ne se détache pas facilement.
Poser la gousse à plat, appuyer la lame d’un couteau (à plat) et donner un coup sec.
La peau se brisera facilement.
Si vous désirez un goût très fort,
passez l’ail au presse-ail ou à la moulinette électrique.
Pour un goût subtil,
hachez au couteau.
Direction soins avec l'ail ...
Petites égratignures, brûlures ou coupures?
Voici un antiseptique facile à trouver:
Appliquer directement sur la plaie (lavée au savon et à l’eau tiède) de l’ail cru écrasé ou du jus d’ail en imbibant une compresse de gaze.
L’ail contient de l’allicine qui est bactéricide puissant.
Et pour les amateurs,
petit rappel de cette fameuse recette de
la soupe à l'ail de ce bas-pays d'Artois.
Soupe à l'ail "loconoise".
Dans 1,5 litre d'eau froide, versez l bol d'ail épluchée, 500 g de pommes de terre et 500 g de tomates. Salez et poivrez .
Cuisez 1/2 heure et mixez en fin de cuisson.
Vous pouvez servir dans un bol ou une assiette et garnir de pain grillé.
Pour ma part, je la verse dans une soupière (qui peut passer au four) , je garnis de croûtons, je saupoudre de gruyère râpé et je passe quelques minutes sous le grill .
"çà tient au corps" comme on dit chez nous ..
La soupe à l'ail d'Arleux dans le Nord a une variante ...
La tomate est remplacée par la carotte ..
Mon amie Christiane lors d'une de ses escapades et sa flânerie dans les rues de la région Est, nous a fait découvrir les nombreuse enseignes qui ornent les façades des commerces et de certaines maisons.
C'est grâce à sa gentillesse et; ses nombreux clichés qu'elle sait que nous apprécions grandement, que je partage avec vous cette pléiade culturelle.
Un peu d'Histoire ...
Les anciennes enseignes, objets de musée ou
de spéculation ont à peu
près disparu de nos rues,
mais l'oeil attentif découvre parfois,
dépassant d'une façade,
les dernières survivantes d'une mode
qui s'épanouit au XV ème siècle.
Elles servaient jadis à signaler au public une maison, un commerçant et donnèrent souvent leur nom à une rue.
Les sujets représentés étaient d'inspiration très variée : images de saints, figures humaines ou mythologiques, animaux, fruits et végétaux, vêtements, armes, outils, jeux ... et traités en couleurs vives.
Certaines utilisaient le jeu de mots comme "Au lion d'Or" (au lit on dort), "Le Cygne de la Croix" bien connus.
En pierre, en bois ou en métal, abritées dans des niches ou supendues à une potence, leur nombre proliféra comme grandirent leurs dimensions et leur poids en fonction des rivalités commerciales.
D'où le bruit quand le vent soufflait et le danger pour les passants.
En 1761, l'intendant de police M. de Sartines, les fit toutes enlever à Paris et remplacer par des tableaux appliqués sur les murs. Watteau, Chardin, Greuse et plus tard Gavarni et Daumier en signèrent quelques-unes.
Plus tard encore, le numérotage des maisons, la diminution des analphabètes, ôtèrent aux enseignes leur fonction essentielle.
Elles ne disparurent toutefois que très lentement, car on leur attribuait fort justement une valeur décorative.
Elles étaient chères à Balzac qui leur consacra un "Petit Dictionnaire" critique et anecdotique. Ce n'est pas vouloir un retour au passé que de regretter leur disparition.
Sous l'impulsion d'associations de commerçants ou
de municipalités on assiste ici et là à une renaissance
qui vient heureusement complèter le
mouvement général de rénovations des boutiques.
Grand merci à toi mon amie d'avoir
cette pensée amicale pour nous lors de tes sorties.
En début de semaine, je vous parlais des facéties des poules ....
page que vous avez beaucoup aimée ...
J'espère que vous apprécierez de la même manière celle-ci ...
Commençons par...
une histoire dans l'Histoire...
"Les poules de l'Immortel"
Maurice DONNAY (1859-1945) qui s'était retiré dans sa campagne du "Prieuré", s'aperçut un jour, avec un certain déplaisir, que les poules du voisinage envahissaient sa propriété et causaient mille ravages dans ses parterres de fleurs.
Le jardinier voulait s'armer d'un fusil pour chasser les intruses, mais l'académicien montmartrois eut recours à un stratagème beaucoup moins tragique et tout aussi efficace.
Il demande à sa cuisinière une douzaine de beaux oeufs, puis les disposa lui-même sur l'une de ses pelouses à proximité du chemin public.
Quelques paysans voisins passèrent, les virent et répandirent la nouvelle ...
Si bien que les propriétaires des poules, furieux de voir que leurs poules pondaient (soi-disant) chez Maurice Donnay, se décidèrent alors à les garder enfermées chez eux.
Quel autre académicien aurait "trouvé çà ?"
Puis les expressions courantes se rapportant aux poules...
La plupart tiennent à l'aspect de la poule (plutôt que du poulet) ou à son comportement..
- Avoir la chair de poule :
quand sous l'effet du froid, la peau humaine prend l'aspect de la peau de la poule qu'on vient de plumer.
- Une bouche en cul de poule :
une expression suffisamment explicite !!
- Quand les poules auront des dents :
pour désigner un événement ou une chose qui n'arrivera jamais.
- Poule mouillée :
l'expression désigne quelqu'un qui manque d'audace ... pourtant la pluie ne fait pas fuir les poules.
- Une mère poule :
une mère qui protège ses enfants come la poule couve ses oeufs.
- Se lever et se coucher avec les poules :
se lever et se coucher tôt comme le font les poules.
- Une cage à poules :
un logement étroit, comme celui dans lequel on met les poules pour les engraisser.
Et un petit jeu ...
"le quizz des poules"
1) Comment appelle-t-on un poulet femelle ?
A) une poularde
B) une poulette
C) Une poule
2) Comment appelle-t-on un poulet mâle ?
A) Un poulet
B) Un coquelet
C) Un coq
3) Comment écrit-on le nom de ce morceau du poulet qui se situe de chaque côté de sa colonne dorsale ?
J'espère que votre dimanche pascal vous a été agréable
et que vous en avez profité pleinement !
Vous avez aimé cette page il y a quelques années, aussi je me permets de la reposter pour vous qui ne la connaissez pas encore ...
Souvenirs ...
L'histoire que je partage avec vous ... me fait souvenir d'une poulette espiègle qui faisait avec les canards et les oies le bonheur de notre basse-cour d'antan et qui prenait un malin plaisir à fuguer dans le bois près de chez nous.
Elle revenait quelques temps après suivie de ses poussins, alors que l'on l'avions chercher bien longtemps en vain.
Il est arrivé que , certains jours, nous ne trouvions pas ses œufs , et par la suite nous en avons découvert onze dans le creux de la haie de troènes qui bordait le verger (pas tout frais je vous l'accorde) ...
Je vous le disais "espiègle" la poulette !
Jean-Claude Guillemet,
auteur de cette tranche de vie campagnarde qu'il nous conte,
aime la nature, il sait observer et ... raconter ...
"ROGETTE"
Au début, nous l'appelons Roger, croyant qu'il deviendrait un coq mais quand "il" a commencé à pondre, il a bien fallu nous rendre à l'évidence sur nos qualités de sexeurs ... et féminiser son nom.
Rogette était une poule naine, née dans une couveuse de ma fabrication puis élevée dans une poussinière au coin de la cheminée.
Elle a toujours cru que nous étions ses parents ; aussi a-t-elle toujours eu de drôles de manières pour une poule.
Voleter sur la table pour finir le repas de famille, tirer sur les lacets des visiteurs, inspecter les étagères de la maison comme les chats, elle avait même appris à nager sous les directives de ma fille mais là ce n'était pas volontaire et la fessée que la maîtresse nageuse avait reçue avait coupé court à la transformation en poule d'eau de Rogette.
Un matin, Rogette a disparu !
Après des recherches, des appels, des pleurs, nous l'avions retrouvée en train de couver dans la grange sur le haut d'un vieux buffet qui servait à stocker les revues.
Après la naissance de ses petits, elle était devenue une mère fort convenable, arpentant tout le jour le pré avec sa nichée, mais parfois la nostalgie de son enfance la reprenait et elle rentrait dans la maison laissant ses petits en bas des marches "pioupioutant" désespérément jusqu'à ce que son instinct de galine l'emporte sur celui de poule de maison.
Il y a toujours eu des Rogettes à la maison car sur les nichées qu'elle nous a produit, il y avait bien souvent un ou deux poussins qui étaient sa réplique mais plus sauvage car l'imprégnation humaine ne se transmet pas.
La vraie Rogette est morte, victime de sa confiance dans les humains.
Un imbécile a laissé divaguer son chien de chasse qui a dû la prendre pour une perdrix et malgré tous mes soins, sa petite âme de poule est partie rejoindre celle de Hollywood, Sirus, Pataplume ; toutes poules de compagnie qui sont parties une à une dans le ventre du renard ou des chiens errants parce que justement elles ne se prenaient pas pour des poules ...
J'ai choisi aujourd'hui de vous parler du buis ... ce n'est pas tout à fait un hasard :
la fête des Rameaux nous rappelle la portée symbolique de ses brindilles qui remplacent dans nos régions les palmes utilisées par les Juifs pour la Pâque et qui bordaient les rues à l'entrée du Christ.
Cet emploi religieux explique leur présence dans tous les cloîtres de monastères puis dans les jardins de curé.
De même que Carnaval marquait la fin de l'hiver,
les fêtes de Pâques marquaient le renouveau printanier.
Elles ont, aujourd'hui, perdu l'essentiel de leur signification :
tout au plus subsiste-t-il des anciennes coutumes.
Souvenirs …
Le dimanche avant Pâques appelé aussi "Dimanche des Rameaux" ou "Pâques fleuries", les enfants de notre région partaient à la messe avec un gros bouquet de buis (rameaux toujours verts) cueilli au jardin prêt à bénir …
Avant la messe, le prêtre bénissait les branchages ...
La messe terminée, sur le chemin du retour, les enfants distribuaient aux personnes âgées qui ne pouvaient se déplacer une branche de ce buis bénit contre une petite "pièce" et en réservaient quelques-unes pour en garnir l'intérieur de leur maison accrochées au-dessus de la cheminée ou au crucifix ou dans l'encoignure d'une fenêtre .
Le buis bénit le jour des Rameaux avait le privilège
de préserver les maisons de la foudre. De la même manière, on protégeait les écuries, les étables et le poulailler.
Il était de coutume en Artois d'honorer les défunts en plantant près de la tombe une branche de buis et il n'était pas rare plusieurs années plus tard, de la voir prendre racine .
On gardait toujours une branche de buis en cas de décès, pour bénir le corps.
Les branches de buis, dans notre région, bénies lors de la fête des Rameaux avait une portée symbolique de protection ...
On trouvait souvent dans les maisons du Nord, deux brins de buis liés en croix, placés juste au-dessus de la porte d'entrée : on disait que c'était pour que les "méchantes gens" ne passent pas le seuil.
Et l'on brûlait traditionnellement les rameaux secs le premier jour du Carême l'année suivante.
Plus coriace que le buis c'est difficilement imaginable (le plus dur après l'ébène).
Son feuillage vernissé et son système racinaire extrêmement ramifié ,'est certainement pas pour rien dans cette robustesse.
Il en existe 70 espèces.
Sa hauteur maximum est de 5 m pour un rayon de 5 m. On le taille durant les mois d'étés.
A retenir que son bois, son écorce et ses feuilles sont très toxiques.
Le buis sert à fabriquer des instruments de musique, des instruments scientifiques, des peignes etc. …
A l'époque de la Rome impériale, l'écrivain Pline l'Ancien aimait donner aux buis de son jardin des formes curieuses ou amusantes, une pratique (l'art topiaire) qui traversa les siècles et les continents.
Aujourd'hui, il est courant de voir dans les parcs des buis en haies serrées formant un labyrinthe végétal ou d'autres dont le feuillage a été géométriquement taillé.
Il me reste à évoquer deux petits
inconvénients notoires du buis ...
Il attire les escargots et son odeur évoquent les lieux fréquentés par les chats.
Mais les amoureux du buis vous diront qu'elle participe justement à leur beauté, par les évocations d'enfance qu'elle suscite...
"Nostalgie quand tu nous tiens …
Apprécions ces citations ...
"Des bordures de buis rigoureusement taillées y dessinaient des cadres où se déployaient, comme sur une pièce de damas, des ramages de verdure d'une symétrie parfaite".
(Théophile Gautier)
Bien qu'il ne vit dans la nuit ni les buis ni les fusains,
il devinait leur feuillage sombre par leur odeur amère".
Quand un étranger vient dans le Nord ... Il pleure deux fois : le premier jour ... et celui où il repart ! (dicton ch'ti)
Native du Pas de Calais comme toute ma famille ...
Je suis heureuse et fière quand je voyage et lorsque je commence à parler …. que l'on me dise "tu as l'accent ...tu es une chtimi, toi … !"
Et pourtant, certains amoureux du patois du Nord n'aiment pas beaucoup ce surnom qui nous est donné par les habitants des autres régions de France.
Alors, je vous livre le secret ou plutôt l'origine de ce surnom
"ch'timi".
Au cours de ce formidable brassage de population qui eut lieu pendant la guerre 1914-1918, les soldats appelés poilus des différentes provinces de France eurent l'occasion de se côtoyer longuement.
Ils prirent l'habitude de s'attribuer mutuellement des sobriquets collectifs en fonction des secteurs d'où provenaient leurs compagnons.
Les gens du Nord, réputés dans leur parler par leur "ti" et leur "mi" employés à la place de "toi" et "moi",
et leur manière de prononcer "ch'ti-chi" ou "ch'ti là" pour "celui-ci" ou "celui-là", se virent qualifiés de "ch'timi" par les autres soldats.
Dans le roman de Roland Dorgelès, "Les croix de bois" (1919),
l'auteur parle "... du gars du Nord, ch'timi aux yeux d'enfant"...
C'est la première apparition de notre surnom dans la littérature.
Rentrés dans leurs foyers, après la guerre, les poilus de France et de Navarre se chargèrent de la diffusion de ce sobriquet attribué aux gens du Nord et à leur curieux langage.
Et oui ! au lieu de dire "comment" on dit "hein" !
Et je termine avec ce guide indispensable
écrit par "Franck Van der Velde" pour ..
- connaitre les ch'tis et découvrir leur riche culture.
- pour apprécier leur cuisine et entonner les meilleures chansons de par chez nous.
- pour raconter leurs blagues préférées.
- pour vous repérer dans ces étranges terres du Nord.
- pour parler le langage ch'ti grâce à un manuel de conversation au bureau, au stade ou au café.
Ce manuel vous permettra de "survivre" dans le Nord et de faire un drôle et passionnant voyage …
Si vous voulez goûter à "notre parler ch'ti" ...
voici pour vous la recette de la "soupe au lard" …
Qu'il est agréable de rédiger ses cartes de vœux en cette période ...
Mais saviez-vous que ...
La tradition d'échanger des vœux entres voisins lors de la période de Noël est très ancienne.
La coutume d'envoyer des cadeaux et des signes au Nouvel An date de la haute antiquité.
Les Egyptiens s'offraient des flacons...
Le premier jour de janvier, les Romains s'échangeaient des voeux et des présents...
Pendant longtemps on échangeait entre amis et voisins des voeux de Noël et de Nouvel An par les lettres remises de main en mains.
Au début du XIXe siècle, les anglais n'ont plus le temps d'écrire toutes les lettres de voeux à Noël.
Aussi, Sir Henry Cole, fort occupé, fait confectionner en 1843 les premières cartes gravées de Noël : il n'a plus qu'à ajouter son nom et celui de son destinataire.
La toute première est dessinée par John Calcott Horsley, elle fut imprimée en lithographie.
Une trentaine d'années plus tard, c’est la lithographie en couleur à bas prix et le développement du service postal que le marché des cartes de vœux va prendre son essor.
Jusqu'aux années 20, la carte de visite était la plus utilisée en France, mais elle a cédé la place à la véritable carte de vœux.
Les reproductions de tableaux étaient les plus utilisées, avant les paysages de neige ... tandis que les cartes humoristiques font une timide apparition.
Si vous souhaitez respecter les règles du savoir vivre, envoyez vos cartes avant la fin janvier.
Aujourd'hui les cyber cartes ont pris le relais et permettent d'envoyer rapidement, à peu de frais et sans délais postaux, des cartes originales et multimédia.
petit voyage gastronomique à la cour des grands du temps jadis .
Régalez-vous à la table des souverains !
"De la France à la Russie, les grands de ce monde se régalaient de mets savoureux et raffinés".
Par Jean-Marc Albert (historien)
Au temps de Marie-Antoinette
"Le 24 décembre, journée austère, les souverains assistaient à trois messes.
Ils se rattrapaient le 25 avec un repas où était servi du chapon.
Aux fêtes de fin d'année, Marie-Antoinette (1755-1793) recevait une vingtaine de convives.
De santé fragile, elle avait un appétit d'oiseau et buvait très peu de ce champagne qui coulait à flots grâce à Dom Pérignon!"
Au menu, des huîtres, des volailles, canards ou canetons rôtis avec une sauce à l'orange car le sucré-salé était tendance.
"Après les fromages, qui provenaient de la laiterie de la reine, on dégustait les fruits du potager du roi et une farandole de desserts : poires pochées, mousse au chocolat, macarons, dragées et fruits confits."
Au temps de la reine Victoria
La reine Victoria (1819-1901) avait, paraît-il, un bon coup de fourchette et Noël était sacré.
Elle aimait la dinde rôtie et le Christmas pudding.
"C'était un mets très politique, car à l'époque, il était composé d'un ingrédient de chaque pays du Commonwealth.
Sa majesté avait fait sienne les coutumes de ses voisins.
A l'Irlande, elle avait emprunté le saumon, le sapin de Noël, le verre de whisky posé sur la table pour le Père Noël et les carottes pour ses rennes !"
Au dîner, les convives se régalaient de consommé de volaille ou de tortue (le plus prisé), de dinde fourrée de farce végétale, de petits légumes et, bien sûr, de ... pudding.
Au temps d'Yvan le Terrible
Depuis qu'Yvan IV de Russie le Terrible (1530-1584) l'a découvert, le caviar est de toutes les fêtes,
la vodka aussi.
"A Noël, on suit la tradition des trois toasts : le premier est porté à l'amour, le deuxième au lieu où l'on festoie (selon la tradition on tape le verre sur une fenêtre) et le troisième à l'amitié entre les peuples.
A table, les Russes qui n'aiment pas attendre, apprécient les multiples zakouski (amuse-bouche), avant de savourer le koulibiac (feuilleté de saumon et petits légumes)".
Au temps de Guillaume 1er
"A la cour de Guillaume 1er (1797-1888), on consomme les produits de la chasse.
A Noël, c'était le chevreuil rôti et le maître de céans donnait à chacun le morceau qui lui était dû en fonction de son rang."
Très prisées aussi, les viandes hachés, marinées, les tourtes, le chou rouge et la génoise roulée.
Pas de choucroute au menu car c'est une tradition bavaroise.
("Secrets des festins royaux" : Jean-Marc Albert, historien de l'alimentation.)
Chaque cour avait ses mets préférés mais le maître-mot c'était "bombance" !
Sommes-nous plus raisonnables de nos jours ?
Pour la petite histoire ... ......................
"Pourquoi une dinde à Noël" ?
Découverte par Christophe Colomb en arrivant en Amérique, la dinde appelée dans un premier temps
"poule d'Inde" puisque les colons pensaient être en Inde,
a remplacé pour le repas de Noël, à partir du XV è siècle,
le poulet trop petit pour nourrir toute une famille ou l'oie moins économique que la dinde.
Elle a été servie sur les tables royales, à commencer par Charles VII. ..